'Cause this is thriller, thriller night [Umbra]

Luce et Umbra

Même si on revenait en arrière, je crois qu'il serait impossible pour Luce de se rappeler de la façon dont elle avait atterrit dans cet endroit si lugubre. La seule chose dont elle se souvenait, c'était de son envie folle d'explorer ce jour-là. Enfin, cette nuit-là plutôt. En tant que narrateur, moi-même je me demande ce qui a bien pu lui passer par la tête. Elle avançait de pas quelque peu hésitants, dans sa longue robe rose. Elle serrait un de ses petits lapins blancs dans ses bras, tandis que d'autres sautillaient et gambadaient à ses côtés. Elle devait régulièrement se baisser pour éviter que sa chevelure se prenne dans les branches des arbres. Effectivement, Luce était dans une forêt. Mais pas n'importe laquelle. La forêt "A des yeux".

Notre princesse n'avait entendu que du mal de cet endroit. Mais il semblerait que ça ne lui soit pas revenu à l'esprit quand elle s'y engagea. Elle devait probablement s'imaginer qu'il s'agissait d'une forêt comme d'une autre où on y trouvait des petits écureuils tout mignons, des fleurs. Mais malheureusement pour elle, ce n'était pas le cas. Cette forêt était comme les endroits dont certaines personnes ne reviennent jamais, c'est ce qu'on raconte aux enfants lorsqu'on leur lit une histoire pour les effrayer. Cependant, dans le cas présent, il était impossible de savoir si le peu de personnes qui n'avaient pas revu la lumière des jours s'étaient perdus, ou avaient tout simplement eu affaire à une mauvaise rencontre. Cela n'aurait rien eu de surprenant dans un tel lieu.

Mais personnellement, je crois que le plus inquiétant dans tout ça était l'attitude de Luce. Bien que je vous dise qu'elle y aille à tâtons, j'entendais par là qu'il s'agissait juste pour elle d'un nouvel endroit qu'elle ne connaissait pas encore, et que malgré tout, elle avait l'air assez impatiente de visiter. Elle semblait déterminée à observer chaque recoin de cette forêt à la sale réputation. Même ses lapins n'avaient pas l'air inquiets. Leur petit museau reniflait tout ce qu'il pouvait trouver d'amusant, d'appétissant, ou de curieux.
Plus le temps passait, plus il y faisait sombre. Le seul élément qui éveilla réellement la curiosité de Luce, c'était le silence. Habituellement, on entend des animaux, des branches céder, des feuilles craquer, des petits glands tomber... Là, rien. Juste le bruit du vent qui se faufilait entre les troncs d'arbres tous aussi difformes les uns que les autres. Mais plutôt que de paniquer, cette ambiance lui fit légèrement penser à la chanson Thriller de Michael Jackson. C'est alors à voix basse, qu'elle se mit à murmurer les paroles, comme pour se rassurer inconsciemment.

"It's close to midnight and something evil's lurking in the dark... Under the moonlight you see a sight that almost stops your heart... You try to scream but terror takes the sound before you make it..."

Ses pas se faisaient de moins en moins hésitants, jusqu'à ce qu'elle se libère complètement, comme si elle venait de se faire posséder.

"CAUSE THIS IS THRILLER, THRILLER NIGHT! And no one's gonna save you from the beast!"

Elle ne se dandinait pas aussi bien que le roi de la pop, et son pauvre lapin devait avoir le mal de mer, mais il semblait que cela amusait bien la jeune fille inconsciente. Soudain, elle trébucha comme une bonne maladroite. Elle se rattrapa à une branche qui finit par céder, manque de chance. Tout à coup, une sorte de grognement se fit entendre. C'est comme si Luce avait blessé un de ces vieux arbres en mauvais état, et réveillé la forêt.

"Ouch, ils devraient penser à installer de la moquette dans cette forêt!"

On y songera Luce... Mais en attendant, elle ne se rendait compte que les arbres ouvraient leurs yeux... Petit à petit. En revanche, elle ne s'attendait probablement pas à cela. Les arbres, mais également les cailloux, le sol, les feuilles, des yeux commençaient à apparaître un peu partout. Ils se faisaient de plus en plus nombreux, et s'ouvraient juste après chaque passage de la princesse. Elle n'y faisait donc pas attention. Mais tous ces yeux, dans son dos, étaient rivés sur elle.

"Tu ne te sens pas observé tout à coup, Lapinou ?"

Oui, elle parlait à ses lapins. Dieu merci, ils n'avaient que des surnoms et pas tous un prénom avec un pedigree. Mais quoi qu'il en soit, elle observa ses quatre lapins qui menaient le pas, jusqu'à ce qu'elles les voient trembler et se poser au sol en couinant. Luce devint tout à coup beaucoup plus sérieuse qu'il y a quelques minutes. Elle regarda dans la direction où le museau de ses compagnons était pointé en se demandant ce qui avait bien pu les effrayer.

"Eyes on you" murmura-t-elle

Ses yeux se mirent à scintiller jusqu'à devenir rouges. Elle avait maintenant un sens de la vue beaucoup plus développé qu'habituellement. Ses pupilles n'eurent pas besoin de s'activer bien longtemps, jusqu'à ce qu'elle distingue une silhouette extrêmement sombre, qui obligea même la jeune femme à se demander si c'était humain ou pas.
Elle fut interrompue à la vue qu'un de ses lapins avaient soudain pris son courage à quatre pattes pour avancer vers cette ombre encore trop loin pour assez bien la distinguer.
Luce décida alors de presser le pas pour le rattraper. Il était hors de question qu'il se mette en danger.

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Go fuck yourself.
avec Luce & Umbra.

Comme à son habitude, Umbra était seul, complètement seul. Il n’avait trouvé rien de mieux à faire que d’exploser comme à son habitude quelques personnes qui pensaient être utile à ce monde. Que ce soit des voyageurs, tout comme des habitants des rêves. S’il était un peu psychopathe ? Oui, c’était même le moins que l’on puisse dire pour quelqu’un comme lui. Il n’hésitait d’ailleurs même pas à s’en vanter par moment. Il avait un sacré palmarès, il ne le cachait pas : et il en était forcément fier. Un nombre de victime assez important, et pourtant il n’était pas encore si fort que cela.

C’était ce qui le rendait encore plus sûr de lui en réalité ; sans doute une mauvaise chose étant donné qu’il finirait bien par tomber sur quelqu’un de suffisamment fort pour lui botter les fesses. Mais tant que ce jour n’arrivera pas, il continuera son massacre, jusqu’à pouvoir enfin avoir des adversaires de tailles. Et il espérait bien évidemment que ce moment viendrait le plus rapidement possible. Des combats qu’il terminait en un temps record, ça commençait profondément à l’ennuyer, il faut dire. Couper quelqu’un grièvement ou lui arracher le cœur, c’était bien trop facile. Il allait devoir apprendre à devenir un peu plus… Cruel…

Bon d’accord ce n’était pas tout à fait ce qu’il souhaitait non plus. Après tout, il était réputé pour sa violence et son impitoyable répartie. T’es faible ? Alors tu crèves. Voilà une logique implacable. LA logique d’Umbra. Bref, le maître des ombres –façon de parler- se baladait depuis un petit moment déjà, dans les environs de la première zone. Pourquoi cet endroit ? Parce que s’il allait se balader là où il était né : il se ferait littéralement détruire. Alors plutôt que de se faire « manger tout cru » il préférait manger les autres à son aise. Même si c’était vachement ennuyant, il fallait l’avouer.

Sur son chemin, il croisa une personne qui ne semblait pas avoir conscience de ce qu’elle allait faire ; cette personne osa agresser l’homme, qui marchait tête baissée. Après avoir été empoigné par un habitant des rêves assez sûr de lui, Umbra ne pût s’empêcher de sourire, et aussi de relever son visage pour ensuite donner un violent coup de tête à ce dernier. De son côté, le pauvre attardé semblait souffrir. Il se tenait le crâne, mais de son côté Umbra n’avait bien évidemment, rien sentit. Il était tellement habitué à frapper de sa tête ses victimes qu’il ne sentait plus rien. Tête aussi dur que de l’acier, j’vous le dis !

« Geeheehee ! Amusons-nous un peu ! »

Bien sûr, la seconde qui suivit, ce n’était plus un simple coup de tête, mais carrément des coups de poings à répétitions, qui venaient violemment frapper à la figure du pauvre petit habitant des rêves. Visiblement, il n’avait pas besoin de son pouvoir pour réussi à lui éclater la tronche, comme il avait tendance à le dire. Mais après une bonne série de coup, son adversaire ne semblait plus capable de répondre ni même de se plaindre… Il était juste en train de tituber debout. D’une simple bousculade, Umbra fixa sa victime s’étaler au sol, comme une vieille… Lavette ? Oui, c’était le bon terme.

Il fixa ensuite ses poings en soupirant, constatant qu’ils étaient couverts de sang. Pas étonnant vu comment il avait refait le portrait de ce pauvre bonhomme… Il devait avoir mal d’ailleurs… Pas grave. Il l’avait bien cherché et généralement ! On ne sort pas d’un tête à tête avec Umbra indemne. C’était une information vitale, à ne surtout pas oublier en fait. Quoi qu’il en soit, le jeune ténébreux à la longue chevelure noire commença à s’en aller, marchant par la même occasion sur le corps de sa pauvre victime. Comme paillasson il était parfait. Bah quoi ? C’est sympa comme compliment non ?

Ce moment n’était bien évidemment qu’une sorte de petite provocation, pour lui montrer à quel point il avait été pitoyable à ses yeux, mais ça, il devait l’avoir compris sans qu’il n’ait besoin d’en rajouter une couche en fait. Comme quoi Umbra est vraiment un gros enfoiré quand il le veut… Ah non, il l’est tout le temps en fait ! Bref, sa prochaine destination ? Aucune idée. Il se contentait d’avancer jusqu’à ce qu’il finirait par en avoir marre, en fait. Et généralement, marcher bêtement, ça l’énervait bien rapidement, ce qui n’était pas plus mal dans un sens. Au moins il n’irait pas bien loin et il ne se perdrait pas !

Après environ… Dix à vingt minutes de marche intensives, il se retrouva au beau milieu d’une forêt. Une étrange forêt qui semblait être évitée de plusieurs personnes. Bon bah, tant qu’à faire, autant faire une petite balade. Il s’y aventura donc sans plus attendre, jusqu’à ce qu’il ait l’impression d’être observé. Par chance, il y avait pas mal d’ombres dans les environs et forcément, c’était tout ce qu’il y avait de plus pratique pour lui. Il utilisa donc les ombres environnantes pour poignarder un arbre… Ou plutôt un œil. Oui, c’était bel et bien un œil et après cela, plusieurs yeux autour de lui se mirent à s’ouvrir. Que ce soit au sol, sur les branches d’arbres et leurs feuilles… Partout !

Beaucoup auraient perdu la tête, mais lui, il s’en fichait un peu. Il trouvait même cela… Stupide pour être franc et il avait envie de continuer sa route, mais il fut stoppé dans son élan. Un lapin, oui, ce petit être chétif et tout mignon, venait tout juste de se mettre devant lui, et de commencer à grignoter les lacets de ses chaussures. D’une main assez menaçante, il attrapa le lapin, pour ensuite le lever en l’air. Il vit ensuite plus loin une femme se rapprocher, avec une longue chevelure… Rose. Mouais, bonjour l’image quoi. Il ne dit rien concernant ce petit détail, mais bon, il se contenta de sourire, avant de s’approcher à son tour de la demoiselle.

« Ce lapin t’appartiens ? Alors récupère-le… » Mais avant de lui relancer, il afficha un large sourire, bien sadique, comme seul lui en avait le secret. « Dark claws. » Et à ces mots, il s’appropria quelques ombres, suffisamment pour créer des griffes sur sa main libre, et les plantées directement dans le petit corps de ce lapin, pour ensuite le lancer vers la demoiselle, tout en ayant bien évidemment pris le temps de le tuer sur le coup… Sinon il aurait souffert, ce ne serait pas aimable de sa part. D’ailleurs, elle devait se demander s’il était réellement humain : étant donné que ses yeux étaient totalement noirs. Pas d’iris, rien… Que du noir. « Apprends à surveiller tes bestioles, sinon j’pense que je m’en garderai un ou deux à manger pour ce soir ! Geehee.»

Faisant craquer sa nuque dans un bruit horrible, ainsi que plusieurs autres articulations de son corps, il leva lentement sa main pour ensuite regarder le sang du pauvre animal se trouvant sur chacun de ses doigts. Tout chez lui était définitivement effrayant. C’était à croire qu’il n’avait aucun cœur… Ou aucun sentiment. Ah bah en fait c’est un peu ça ! Bref, il continuait de sourire, de son air de psychopathe, avant de finalement s’approcher de plus en plus de sa future victime si elle le cherchait. « Toi aussi tu veux en découdre ? Geeheeheehee ! »

codage par langweilen sur apple-spring

Luce et Umbra

Même si on revenait en arrière, je crois qu'il serait impossible pour Luce de se rappeler de la façon dont elle avait atterrit dans cet endroit si lugubre. La seule chose dont elle se souvenait, c'était de son envie folle d'explorer ce jour-là. Enfin, cette nuit-là plutôt. En tant que narrateur, moi-même je me demande ce qui a bien pu lui passer par la tête. Elle avançait de pas quelque peu hésitants, dans sa longue robe rose. Elle serrait un de ses petits lapins blancs dans ses bras, tandis que d'autres sautillaient et gambadaient à ses côtés. Elle devait régulièrement se baisser pour éviter que sa chevelure se prenne dans les branches des arbres. Effectivement, Luce était dans une forêt. Mais pas n'importe laquelle. La forêt "A des yeux".

Notre princesse n'avait entendu que du mal de cet endroit. Mais il semblerait que ça ne lui soit pas revenu à l'esprit quand elle s'y engagea. Elle devait probablement s'imaginer qu'il s'agissait d'une forêt comme d'une autre où on y trouvait des petits écureuils tout mignons, des fleurs. Mais malheureusement pour elle, ce n'était pas le cas. Cette forêt était comme les endroits dont certaines personnes ne reviennent jamais, c'est ce qu'on raconte aux enfants lorsqu'on leur lit une histoire pour les effrayer. Cependant, dans le cas présent, il était impossible de savoir si le peu de personnes qui n'avaient pas revu la lumière des jours s'étaient perdus, ou avaient tout simplement eu affaire à une mauvaise rencontre. Cela n'aurait rien eu de surprenant dans un tel lieu.

Luce avait beau être confiante, quelque chose lui disait que plus ses pas se faisaient nombreux, plus un danger pouvait se rapprocher d'elle. Il était rare, que ses lapins s'avancent seuls, sans prendre le temps de l'attendre. Quelque chose était différent, cette fois. Non, il ne s'agissait sûrement d'une carotte géante qui avait attiré l'attention de l'animal. Loin de là. C'était une présence, une présence qui ne dégageait rien de bon. Une présence qui inquiéterait très bientôt notre princesse. Une présence... Humaine ? Luce commençait vraiment à en douter.
Puis tout à coup, sa bande de lapins se mit à couiner. Un couinement qui suffit à lui faire comprendre que ce qui s'approchait était dangereux, et n'était sans doute pas quelque chose qu'elle avait déjà rencontré auparavant. Et effectivement, quand ses yeux rouges croisèrent ses yeux noirs, un hoquet de surprise la poussa à reculer d'un pas. Il s'était avancé en sa direction. Il tenait son animal par la peau du coup. Elle n'avait jamais vu ses compagnons se rouler en boule comme ils étaient en train de le faire. Il était... effrayant ? C'était probablement le seul mot qui pouvait lui convenir. Elle ne trouvait pas d'autre adjectif pour le définir. L'espace d'un instant, elle eu l'impression qu'il était recouvert d'encre, ou, par des ombres. Comme si le noir avait entièrement pris possession de son corps. Tout ce qu'elle pouvait distinguer était le bas de son visage. Même ses dents, ressemblaient à celles d'un requin. En fait, il était carrément flippant. Jamais, elle n'avait vu un... type aussi étrange, bizarre. Elle le trouvait juste, différent. Mais, de là à dire qu'elle se sentait apeurée, c'était un bien grand mot. Après tout, n'oubliez pas que dans le monde de Lana, tout est rose. Enfin là, pour le coup, il allait sûrement regretter de s'en être pris à ceux qui forgent son pouvoir.

"Ce lapin t’appartiens ? Alors récupère-le…"

Mais Luce... Tu es tellement naïve que toi, tu t'approches de ce type, en te disant que tout naturellement, il te le rendra, comme si c'était un ballon que tu avais lancé un peu trop fort dans le jardin du voisin. Que d'innocence, que de pureté... Que de stupidité! La meilleure solution pour toi aurait encore été de faire demi-tour et de fuir, tant qu'il était encore temps. Tu ne savais même pas de quoi était capable cet énergumène, qui il était, d'où il venait et encore moins ce qu'il faisait dans sa vie. Mais à en voir son physique, ça ne devait sûrement pas être quelque chose qu'on croisait tous les jours. Peut-être ait-il un assassin, un tueur. Un prisonnier en cavale même ? Qu'importe, Luce devait récupérer son animal, coûte que coûte. Ils lui appartenaient, ils étaient comme sa famille, quiconque les blessait en paierait forcément le prix. Pourtant, elle pouvait en faire apparaître sans limites. Elle était même sûrement obligée d'en sacrifier, par moments. Mais justement, elle se disait être la seule, à pouvoir les contrôler, les maîtriser. Elle savait pertinemment qu'entre eux et elle, il n'y avait aucun remord, et que leur lien était beaucoup trop puissant pour se briser pour si peu. Après tout, elle détenait son pouvoir, grâce à eux.
Les pupilles de la demoiselle retrouvèrent leur couleur normale, quand soudain, elle l'entendit prononcer des paroles à peine audibles. Elle leva le regard. Il souriait, il souriait trop. C'était tout, sauf naturel comme sourire. Et sans même avoir le temps de faire un pas de plus, son animal venait d'être transpercé. Un grincement sortit de sa petite gueule, jusqu'à ce que l'inconnu jette aux pieds de la jeune femme, son animal, mort.

"Apprends à surveiller tes bestioles, sinon j’pense que je m’en garderai un ou deux à manger pour ce soir !" lui lança-t-il, en riant, d'un air maléfique

Elle s'était agenouillée, doucement. Ses longs cheveux roses dépassaient ses épaules. Elle regardait l'animal, ayant perdu la vie, l'air attendrie. Elle le caressa d'une main. Son petit corps devenait de plus en plus froid. Le bout de ses doigts était recouvert de sang. Mais elle ne s'attarda pas sur un détail pareil. Elle repoussa quelques mèches roses derrière l'une de ses oreilles. Une trace rouge avait maintenant décoré sa joue. Elle mit sa main, une dernière fois, au-dessus du lapin, fermant les yeux. Elle se concentra, jusqu'à ce qu'une lumière rose fit disparaître l'animal dans un nuage pailleté. Une brume, semblable à une barbe à papa. Filandreuse, cotonneuse. Ce geste, était à présent pour elle... Impardonnable.
Elle se releva, en serrant les poings, jusqu'à ce qu'un léger sourire se dessine sur ses lèvres. Sans la moindre hésitation, elle s'avança en direction de l'énergumène, de l'enflure, qui avait tué un de ses précieux animaux, amis.
Peu importe sa taille, peu importe son passé, peu importe qui il était. Elle le tira, le col de son vêtement, le fixant, du moins essayant de retrouver ses yeux, dans tout ce noir.

"T'es humain, ou pas, toi ?"lui lança-t-elle, d'un air répugné, écoeuré, comme si la vue de ce type l'insupportait déjà trop, au point de vomir, comme lors d'une crise de foie parce qu'on avait forcé sur les bonbons. "En tout cas, tout ce que je peux t'affirmer, c'est que tu es un beau connard. Et que tu vas regretter ce que tu lui as fait."

Ses yeux, si rouges, ne s'apparentaient pas à de la colère. D'un point de vue extérieur, elle était neutre, calme. Mais intérieurement, elle n'aurait probablement pas hésité à faire subir un sort atroce à ce mec. L'assoire sur une chaise, le séquestrer, lui faire écouter des musiques d'amour toute la journée, ne le nourrir que de pomme d'amour. L'enfermer dans une pièce où la seule couleur présente était le rose. Elle voulait le rendre fou. Il allait payer les conséquences de son geste.

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