Dreamland Infinities
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-40%
Le deal à ne pas rater :
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + Casque filaire ...
29.99 € 49.99 €
Voir le deal

 

 J'suis pas sûr d'aimer Dreamland....

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Aspartam
Voyageur novice
Aspartam


Messages : 13
Date d'inscription : 23/03/2013

Feuille de personnage
Phobie: Autophobie; peur d'être seul.
Expérience:
J'suis pas sûr d'aimer Dreamland.... Left_bar_bleue0/300J'suis pas sûr d'aimer Dreamland.... Empty_bar_bleue  (0/300)
Niveau: 5

J'suis pas sûr d'aimer Dreamland.... Empty
MessageSujet: J'suis pas sûr d'aimer Dreamland....   J'suis pas sûr d'aimer Dreamland.... EmptyMer 3 Avr - 23:48

Lemonsweets & Aspartam



C'esst trop bizarre ici, je commence grave à flipper. Ou est la sortie? Une touche Escape, quelque chose? Non?




Se tourner et se retourner dans son lit car le sommeil s’évertue à nous échapper… Tu l’as fait pendant deux bonnes heures ce soir, Conrad, n’est-ce pas ? Peut-être que c’est parce que tes journées sont si vides, si dénuées d’intérêt et d’activités constructives que tu n’es pas assez fatigué pour pouvoir dormir en paix. Passer sa journée à traîner des pieds dans la rue sans aucun but, et ne converser qu’avec des ivrognes pour éviter à tout prix d’être seul, ce n’était pas une activité que l’on pouvait qualifier de fatigante, et encore moins d’instructive.
Mais tu avais l’habitude. Tes journées étaient toujours remplies de ce vide intersidéral qui caractérisait ta condition de mollusque fainéant qui ne se sentait jamais mieux que lorsqu’il restait allongé dans le canapé à ne rien faire. Alors pourquoi étais-tu aussi agité ?
Ah…

Tu te souviens encore de la nuit précédente, hein, Conrad ? Tu en as fait des cauchemars, mais aucun ne t’as jamais laissé un gout aussi amer que celui-là. Tu n’es même pas sûr de pouvoir qualifier cette expérience de cauchemar, en réalité. Tu te souviens encore de la terreur que tu as ressentie, du désespoir teinté de folie avec lequel tu as discuté avec un reflet fantomatique de ton propre visage et du calme que tu as fini par éprouver, alors que tes ongles que tu avais utilisé pour martyriser la porte, dans un espoir insensé de sortir de cette pièce vide et close, saignaient doucement.
Ca paraissait si… Réel. C’en devient franchement effrayant. Mais tu ne peux éternellement repousser le sommeil, et voilà que tu y retournes, dans cette contrée donc on t’a donné le nom la veille.

Dreamland.

Tu sais que tu y es revenu. Tu le sens au plus profond de tes tripes. Tu sais que tu rêves, et pourtant tu sens parfaitement réveillé –aussi parfaitement réveillé que l’on peut l’être quand on s’appelle Conrad Livingstone. Comme hier. Mais cette fois, tu n’es pas dans ce manoir étrange, théâtre de l’expérience traumatisante qui t’as aidé à vaincre un tant soit peu la phobie qui te bouffe l’existence. Avant même de regarder ou tu as atterri cette fois-ci, tu jette un regard sur ton corps. Hier, tu t’es retrouvé avec un unique caleçon pour cacher ton corps maigrichon à la vue d’un type bizarre, c’était assez traumatisant. Aujourd’hui, pas de souci. Tu portes des vêtements tout à fait décents. Un pantalon, un tee-shirt, une veste, parfait.
Tu passe nerveusement ta main dans ta chevelure qui n’a pas vue une brosse depuis bien longtemps, et c’est avec soulagement que tu te rends compte que tes goggles y sont. Les goggles de Candide, c’est un peu comme si celle-ci était avec toi…

Les choses sérieuses peuvent enfin commencer, tu vas arrêter de te concentrer uniquement sur ta propre personne, maintenant ? Petit égoïste, va.
Mais tu as beau lever la tête, tourner sur toi-même, tu ne vois que des pierres. A perte de vue. Des rochers qu’un petit rigolo s’est amusé à graver, toutes, les unes après les autres. Ah ah ah, quel petit malin, il doit avoir des journées aussi remplies que les tiennes. Bref.
Au moment ou tu te demandes ou tu as atterri, tu vois cette question s’inscrire dans la pierre. D’elle-même. Tu écarquilles les yeux, mais non, tu n’hallucine pas.

-« Qu’est-ce que c’est qu’c’t’endroit à la con ? » souffle-tu, aussi poli et imagé dans ta façon de t’exprimer qu’à ton habitude, chien des rues que tu es.

-« Ici, tout n’est que questions ! C’est le royaume des doutes ! C’est comme ça que ca fonctionne! »

Tu sursautes avant de te retourner avec empressement. Tu n’avais entendu personne approcher, toi qui es pourtant à l’affut du moindre indice pouvant révéler une présence dont tu as désespérément besoin pour vivre. Mais le mec à qui appartient cette voix aussi impatiente qu’agressive… Ce mec a un… Point d’interrogation à la place de la tête… What the… Tu ouvres à nouveau de grands yeux ahuris, mais ca ne t’aide pas du tout à comprendre mieux ta vie, loin de là. Tu as bel et bien en face de toi un énergumène mécontent qui te regarde comme le dernier des idiots –que tu es sans doute…- pendant quelques secondes, avant de tourner les talons en grommelant quelque chose comme « eh banane, c’est normal que les questions que tu te poses s’inscrivent sur les décors… ».

Tu ne le suis pas. Il te fait un peu peur, en vérité, même si ton visage a retrouvé l’impassibilité qui lui est coutumière, et qui lui va sans doute le mieux.
D’un air blasé, alors que tu ne comprends toujours rien à ce qui se passe et que ca commence à te faire stresser, tu mets nonchalamment les mains dans les poches d’une veste dont tu ne connais même la provenance. Il ne te semblait pas avoir de perfecto dans ton armoire ce matin. Avec un petit haussement d’épaule, tu te dis que ça doit être une des caractéristiques de cette étrange contrée que le type bizarre de la veille t’a dit s’appeler Dreamland. Tu n’es pas sûr d’avoir envie d’y passer plus de temps que nécessaire, mais on dirait bien que tu n’as pas le choix après tout.
Tu pourrais te demander d’où vient le vêtement qui te couvre les épaules, mais cette interrogation t’importe peu une fois que tu as découvert qu’il y avait des rouleaux de réglisse qui glissaient entre les doigts frêles de ta main plongée dans la poche gauche. Et en tant qu’espèce de gros morfale, Conrad, tu ne peux que les prendre et les fixer d’un air satisfait qui te fait paraître un peu plus fou que tu ne l’es en réalité.

Avec un immense sourire réjoui et surtout complètement intériorisé, tu déroules lentement la friandise avant de glisser le filament entre tes dents. Savoir d’où vient cette sucrerie ? Quel intérêt ? Tu es vraiment un sale gosse irresponsable, Conrad. Ta mère ne t’a jamais dit de ne pas accepter de bonbons d’inconnu ? La logique voudrait que cette règle s’applique aux consommables dont tu ne connais pas la provenance, n’est-ce-pas ?
Oh, mais j’oubliais. Tu n’as PAS de mère. Personne ne t’a jamais inculqué de pareilles règles de bon sens basique. Dès ta naissance, tu n’étais qu’une petite chose fragile dont personne ne voulait, abandonnée sans un regard.
Abandonné, c’est le mot. Ce sentiment d’angoisse que tu ressens encore lorsque tu es isolé, livré à toi-même, il recommence à te prendre les tripes. Ton rouleau de réglisse, tu voudrais bien le troquer contre une cigarette, parce que tu commence grave à flipper, tout seul. Oui, tous ces cailloux partout, tu les échangerais volontiers contre quelqu’un à qui parler. Parce que les questions qui y sont gravées ne valent pas une véritable conversation. Et que tu as besoin d’un regard posé sur toi pour valider ton existence, pitoyable que tu es, Conrad Livingstone. Pas le regard de ces étranges personnages avec un point d’interrogation à la place de la tête, ils font peur au lâche que tu reste.

Mais fort heureusement pour toi, quelques-uns de tes pas nerveux suffisent à faire apparaitre un humanoïde dans ton champ de vision. Tu accélères la cadence pour te rapprocher de ce qui se révèle être une jeune fille tout à fait normale –du moins, en apparence. Tu ne te méfies pas encore de tout ce que tu vois, dans ce monde tordu, mais tu ne tarderas sans doute pas à le faire.
Pour l’instant, tu te contente d’apostropher cette personne avec spontanéité et naturel – culot, en fait.

-« Eh, salut ! Dis-moi, t’aurais pas une clope ? »

Peut-être que dans quelques temps, tu reviendras dans cet étrange endroit dont tu ne connais pas le nom, et tu t’esclafferas devant cette interrogation parfaitement déplacée inscrite sur un pauvre lampadaire qui n’a rien demandé à personne. Conrad, tu dois être le seul à arriver à Dreamland et à demander avec un naturel désarmant si une personne que tu ne connais absolument pas peut t’avancer d’une cigarette –comme si tu te croyais encore dans les quartiers malfamés d’Austin.
Les rues malfamées d’Austin… Avec une moue gênée, tu te rappelles vaguement du temps où l’argent nécessaire pour combler ton besoin dévorant de cigarettes, tu le trouvais dans les poches des passants. Mais Conrad, tu n’es plus un voleur. Du moins tu veux t’en convaincre. Avec une expression faciale d’une neutralité qu’un joueur de poker t’envierait, tu sors un rouleau de réglisse de ta poche.

-« Si tu veux, j’ai ça en échange. »

Et plus tu le regarde, ce bout de réglisse, moins tu as envie de t’en séparer.
Revenir en haut Aller en bas
Lemonsweets
Voyageuse novice
Lemonsweets


Messages : 17
Date d'inscription : 19/03/2013
Age : 26

Feuille de personnage
Phobie: Claustrophobie
Expérience:
J'suis pas sûr d'aimer Dreamland.... Left_bar_bleue0/250J'suis pas sûr d'aimer Dreamland.... Empty_bar_bleue  (0/250)
Niveau: 4

J'suis pas sûr d'aimer Dreamland.... Empty
MessageSujet: Re: J'suis pas sûr d'aimer Dreamland....   J'suis pas sûr d'aimer Dreamland.... EmptySam 6 Avr - 12:27



« Citation or Little phrase...»







Dormir dormir dormir. Je veux dormir. Je n'arrive pas... Je n'arrête pas de me répéter ça, comme si c'était une chanson. Sauf que ça m'énerve, et que maintenant je ne peux plus dormir. C'est pénible. Je pourrai comprendre que je ne veuille pas dormir sans m'en rendre compte, vu l'horrible cauchemar que j'ai fais la nuit dernière. Sérieusement, il jouait à quoi ce gars ? Me mettre dans une pièce fermée, comme ça, sans me laisser sortir... Bon ok, j'ai "vaincu" ma phobie... Je crois. Après tout, c'était mes rêves, donc c'est pas pareil que la réalité. En y repensant, la réalité est presque pire. Sauf que si maintenant je ne peux plus dormir tranquillement, je ne vois pas comment je ferais. Entre des journées interminables, et le sommeil qui me fait un peu peur, ça va devenir dur. En plus, je n'ai toujours pas déménagé. Et je ne déménagerai pas... Il m'arrive de les croiser, je déteste quand ça arrive. Bien que je n'y fasse plus attention. Peut-être de le « Dreamland » dont parlait l'homme bizarre est mieux une fois cette étape passée ? Il y a intérêt parce que je n'ai aucune envie de devenir insomniaque. Pourtant, c'est bien parti pour... J'allume la lumière de ma chambre pour sortir boire de l'eau. Autant m'occuper en attendant que le sommeil vienne. Je ne suis même pas encore debout que j'ai mis mes lunettes. Je préfère... C'est le seul point positif pour me donner envie de dormir, voir de mes deux yeux. Il n'y en pas un qui est caché par ce verre noir. Il est vrai que dans mes rêves, il n'est pas non plus normal cet œil, mais au moins je vois. Je bois rapidement le verre et retourne dans ma chambre, ne sachant quoi faire pour que l'envie de dormir arrive pour de bon.

Ah, peut-être qu'en lisant... J'attrape un livre traînant près de mon lit et regarde la couverture. Il est super ce livre d'après mes souvenirs. Il me semble qu'un mec enfonce un couteau à beurre dans l’œil du premier d'un classement, pour lui voler la place. Autre exemple, ce même fou veut balancer la fille dans un gouffre remplit d'eau, avec beaucoup de courant. Son ami se suicide en sautant dans ce même gouffre, la dernière chose qu'elle lui ait dit est « Je ne te pardonnerai pas ». Oui, génial et joyeux, respirant le bonheur que vivent les personnages. Je suis ironique bien sûr, sauf sur un point, il est bien, plein d'action. Mes lunettes me gênent, mais je n'ai pas envie de les retirer. En plus si je les porte ce n'est pas pour rien. Agaçaaant. Les minutes passent longuement, et je me sens toujours aussi incapable de dormir. Je regarde mon réveil, minuit est passé depuis un moment déjà. Je me résous à poser mon livre, réticente à cause de l'envie de le terminer. Ce n'est pas comme si je l'avais lu 3 fois, la troisième fois étant maintenant. Je laisse le livre tomber par terre avec un bruit sourd, preuve du soin que j'apporte à mes affaires. J'éteins finalement la lumière pour me forcer à fermer les yeux. Lire m'a permis de me changer les idées... Le sommeil vient donc plus facilement. Je tente de ne pas penser du tout à la nuit dernière pour réussir à plonger totalement.

Autour de moi, un paysage complètement inconnue à mes yeux. Où est-ce que je suis... ? C'est flippant. L'endroit n'est pas le même que la nuit dernière, il n'est pas aussi accueillant. Je doute que le manoir me paraisse accueillant après ce qu'il s'est passé, mais là, c'est froid. Je regarde aux alentours, perdue sans savoir où je me trouve. Il y a plein de questions partout, incluant la mienne. C'est quoi cet endroit ? Elle y apparaît aussi. Je me dirige instantanément vers la pierre pour voir comment c'est possible. Quelle idiote, je ne risque pas de trouver de réponse logique, dans un monde fait de rêve et tout ça, c'est peu probable. J'entreprends de faire le tour de l'endroit. Si ça ne tenait qu'à moi, j'aurais changer de lieu immédiatement, mais je ne sais pas comment faire. Après tout, je me suis « réveillée » là, ce n'est pas moi qui ait décidé. La prochaine fois je verrais, et ce n'est pas si mal, ça permet de... Découvrir un peu Dreamland. Ouah, génial, des pierres ! Que c'est beau, je n'ai jamais vu pareil paysage de toute ma vie. Même une forêt remplie de toutes espèces végétales, ce n'est rien à côté d'un endroit vide, morne, presque sans vie, froid. C'est l'avis que je me fait, et je ne changerai pas. Je sais que mon caractère est merdique, mais c'est pareil. Puis même, je ne vois pas comment je pourrais changer, ce ne sera peut-être qu'en mal. Mais je m'en fiche.

Je continue de marcher dans l'endroit calme, touchant tout les rochers que je croise. Je ne sais pas pourquoi, inutile de ma le demander. Je n'arrive quand même pas à m'ôter cette impression que je suis totalement perdue, ce qui je pense est un peu normal, étant donné que je ne suis jamais venue ici. Il fait un peu froid par contre. Ah merde, je suis en t-shirt. Ça ne me dérange aucunement, mais voilà, un pull aurait été le bienvenue, même si je n'aime pas ça. Bon non, je l'aurais retiré tout de suite pour l'abandonner, donc ce n'est pas plus mal de ne pas en avoir. J'entends quelqu'un m'appeler alors que je regarde le sol en marchant. Qu'est ce qu'il veut lui ? Une clope ? Je me retourne pour voir qui me parle. DOnc il y a des gens normaux ici ? C'est plutôt énormément rassurant.

« Une clope ? Non ! »


Pourquoi est-ce que j'aurais ça sur moi ? Je préfère largement avoir pleiins de bonbons dans les poches, c'est évident. Mes yeux brillent sûrement lorsqu'il montre le rouleau de réglisse, me faisant passer pour une gamine. Je n'en suis pas une, les autres auront beau le dire, je n'y crois pas. Ce sont eux qui pensent trop. Il est grand le gars en face. Je regarde un instant la réglisse avant de la lui prendre des mains. Je n'ai même pas prévenue, mais même, ça ne m'aurait pas traversé l'esprit de demander, car il va de soit qu'il veut bien, sinon il ne l'aurait pas montrer. J'ai aussi zappé que les questions s’inscrivent sur le paysage. Je lui fais un grand sourire, plutôt vers la réglisse que lui, mais c'est pas grave.


« Mercii ! Mais j'ai pas de cigarettes, donc désolée si y'a rien en échange. »


A l'origine, c'était la réglisse en échange d'une clope. J'ai un peu inversé, mais ce n'est pas important, du moment que j'ai la réglisse.





Revenir en haut Aller en bas
Aspartam
Voyageur novice
Aspartam


Messages : 13
Date d'inscription : 23/03/2013

Feuille de personnage
Phobie: Autophobie; peur d'être seul.
Expérience:
J'suis pas sûr d'aimer Dreamland.... Left_bar_bleue0/300J'suis pas sûr d'aimer Dreamland.... Empty_bar_bleue  (0/300)
Niveau: 5

J'suis pas sûr d'aimer Dreamland.... Empty
MessageSujet: Re: J'suis pas sûr d'aimer Dreamland....   J'suis pas sûr d'aimer Dreamland.... EmptyDim 7 Avr - 22:20

Lemonsweets & Aspartam



Nan mais genre, d'ou tu me pique MON réglisse comme ça, toi? T'as cru que c'était la fête du jambon, ou quoi? Sérieux...




Quelle déception. Ce n’était pas grâce à cette jeune demoiselle que tu allais pouvoir compenser ton besoin croissant de nicotine, n’est-ce pas Conrad ? Tu soupire d’un air déçu en entendant sa réponse on ne peut plus tranchée. Non, elle n’avait pas de clope. Et malgré le marécage boueux qu’était ton cerveau, tu te rendais parfaitement compte qu’il était fort peu probable que tu trouves un magasin par ici, ou même quelqu’un à en piquer –ah non, tu as dit que tu étais quelqu’un d’honnête maintenant… Roh. Que c’était contrariant.
Il fallut que cette jeune péronnelle impertinente te prenne le rouleau de réglisse de tes propres doigts pour que tu songes que tu aurais du le ranger –ou l’ingurgiter- sitôt que tu t’étais rendu compte que tu n’aurais rien d’intéressant en échange. Cela t’agace un peu, qu’on te pique quelque chose qui t’appartiens avec autant d’effronterie.

Bon, techniquement, ces rouleaux de réglisse ne t’appartiennent pas. Ils sont le fruit d’un hasard immense ou d’une magie quelconque, tu n’en sais rien, toujours est-il qu’ils ne sont techniquement pas ta propriété, loin de là. Et puis tu en as pleins d’autres, qu’est-ce que c’est qu’en perdre un seul ?? Surtout qu’ils n’étaient même pas censé se trouver là, à la base, donc c’est comme si un truc qui n’était pas supposé exister disparaissait. Tu perds quelque chose que tu ne t’attendais pas à trouver, donc ça ne devrait pas être une si grande déception. Tu me suis Conrad ? Je sais que ce raisonnement est un peu abstrait pour toi qui considère qu’une fois les choses dans ta poche, elles sont à toi, quelles que soient leur provenance, mais fais un effort. Considère que c’est un juste retour à la normale des choses.
Tu essaies. Et pourtant, tu te sens vexé. En colère aussi. Mais il est trop tard pour ce pauvre rouleau. Il est voué à finir seul, esseulé et solitaire dans l’estomac de cette fille qui l’a fixé avec des étoiles dans les yeux juste avant de le gober d’un air satisfait. Elle doit aimer les sucreries autant que toi, mais peu t’importe, tu préférerais que ces friandises réunies dans ta poche restent toutes ensembles, solidaires jusqu’au bout, dans TON système digestif à TOI.

Mais c’est trop tard. Il y en aura un qui restera tout seul. Adieu pauvre rouleau de réglisse, tu devras rester seul dans le ventre de cette gonzesse, là, tandis que tes petits camarades feront la zumba tous ensemble dans le mien. Quelle tristesse. Ca te donnerait presque envie de pleurer.
Mais bien sûr, cela ne transparait pas sur ton visage. Ton expression faciale reste toujours figée dans une impassibilité absolue, malgré un léger froncement de sourcils tandis que tu remets les mains dans les poches de cette veste qui n’est pas la tienne et que tu considères comme telle malgré tout. Changer de palette d’expression ? Trop fatiguant.
Tu ne te fends même pas d’un petit sourire alors que tu tends un second rouleau de réglisse à la demoiselle qui te fait face. Tout simplement parce que cela te brise le cœur de t’en séparer.
Mais il faut savoir faire des sacrifices dans la vie. C’est Candide qui te l’a apprit.

-« Tiens, prends-en un autre, sinon le premier il restera tout seul, et c’est triste. »

Ouais, tu passes pour un crétin, mais tu t’en fous. Toi, tu trouves que la solitude est la plus insupportable des choses, hors de question d’en disséminer autour de toi en plus, même s’il ne s’agit que d’un rouleau de réglisse inanimé qui ne se rend absolument pas compte à quel point c’est terrible d’être abandonné.

-« Si t’es vraiment désolée comme tu le dis, donne-moi des infos en échange alors. Fais un effort, quoi. »

C’est toi qui parle de faire un effort, Conrad ? Toi, la plus grande feignasse que la Terre ait jamais porté ? Laisse-moi rire. Ha ha ha ha ha […] ha ha. What a joke. Si tu en avais une, ta mère ne serait pas fière de toi, vraiment. Quelle façon peu délicate de parler à une jeune fille. Un peu de galanterie que diable, tu pourrais lui faire un grand sourire, lui affirmer que tu lui offres cette friandise avec plaisir et même lui proposer de partager équitablement le reste dont tu bénéficies par un coup du sort, les autres sucreries que tu sens glisser entre les doigts de ta main gauche gauche avec un plaisant froissement du papier qui les emballe.
Mais toi, tu n’as pas grandi dans les beaux salons huppés, ceux où on obtient tout à force de courbettes, de bonnes manières et de politesse respectueuse. Non, toi, tu t’es formé dans les quartiers malfamés d’Austin, les ruelles sombres d’un troisième monde parallèle à Dreamland et à la Terre, celui où tout ce que l’on touche –pas que l’on acquière de manière juste, bel et bien ce que l’on se contente de TOUCHER- nous appartient, et on le défends jusqu’à ce que mort s’ensuive. Parce que le peu que l’on est capable de récupérer peut faire une différence entre la survie et la fin lamentable de chien abandonné dans les caniveaux.

Même si tu n’as jamais réussi à le faire, lâche que tu es. Tu as toujours eu tendance à fuir face à l’ennemi, toi. Il n’empêche que ce second rouleau de réglisse qui t’échappe d’un seul coup, c’est drôlement frustrant.
Heureusement que tu as encore une réserve assez conséquente. Réserve que tu continues d’épuiser en étirant un nouveau rouleau d’un air concentré, et en mordant d’un air agressif cette pauvre friandise qui n’a commis d’autre crime que celle d’avoir aussi bon gout.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





J'suis pas sûr d'aimer Dreamland.... Empty
MessageSujet: Re: J'suis pas sûr d'aimer Dreamland....   J'suis pas sûr d'aimer Dreamland.... Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
J'suis pas sûr d'aimer Dreamland....
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Royaumes et lieux de Dreamland

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Dreamland Infinities :: « DREAMLAND » :: Première Zone :: Royaume des Doutes-
Sauter vers: